Déroulement d’une séance
Lors d’une séance, nous travaillerons avec un objectif formulé par le patient. Cet objectif doit énoncer ce que le patient veut obtenir et non ce dont il veut se débarrasser, il doit être clair, motivant et court.
Nous allons évaluer les réflexes intégrés restés actifs. Suite à l’observation des réflexes non intégrés, nous allons procéder à leur intégration. Cette intégration se fait par des pressions isométriques manuelles, de façon sensorielle ou de façon sensorimotrice. Ces différentes techniques vont permettre d’ancrer dans le corps et le mental le nouveau schéma neuronal qui doit être emprunté dans certaines situations, afin que le mouvement soit de nouveau intégré et ne vienne plus nous parasiter.
En fin de séance, nous testons les réflexes afin de voir si ceux qui n’étaient pas intégrés en début de séance le sont après remodelage.
La séance va également nous permettre de mettre en place avec le patient le programme de mouvements à pratiquer chez soi. Ce programme de mouvements va venir renforcer, ancrer le travail qui a été fait grâce aux différentes techniques d’intégration, et continuer de former le chemin que nous avons commencé à tracer. Le programme de mouvements se fait autour de bercements, séquences rythmées, jeux de sacs de grains, activités de Brain Gym… Ce programme de mouvement doit être réalisé de façon quotidienne pendant 5 à 10 minutes par le patient.
Mon parcours
Infirmière Diplômée d’Etat depuis plusieurs années, j’exerce cette activité dans un service d’addictologie. J’accompagne des gens dans leurs problématiques addictives, avec leurs histoires de vie, leurs peurs, leurs rechutes…
Suite à différentes réflexions et constatations j’ai voulu ramener le corps dans ma pratique. Aujourd’hui il me parait compliqué de faire sans la dimension corporelle, quelque soit la problématique.
J’ai cherché, je me suis renseignée et ai échangé avec des praticiens formés aux réflexes archaïques. J’y ai découvert l’importance de leur intégration et l’impact que cela pouvait avoir au niveau des sphères cognitive, émotionnelle et posturale.
Convaincue par cette approche, j’ai décidé de me former en Intégration Motrice Primordiale à l’ECAP de Nantes depuis 2018. Les modules validés me permettent aujourd’hui de pouvoir exercer comme praticienne en réflexes archaïques.
En savoir plus
Un réflexe est une réponse involontaire à un stimulus externe sensoriel ou sensitif. Ils apparaissent à différents moments, de la vie intra-utérine, lors de l’accouchement et dans les premiers mois de la vie.
Les réflexes archaïques sont indispensables au fœtus lors de la vie intra-utérine et à la survie du nouveau-né dans les premières semaines après la naissance.
Les réflexes du nourrisson constituent la base neurologique pour le développement du mouvement contrôlé, ce qui donne la possibilité de faire des choix.
L’apparition des réflexes est naturelle et fait partie intégrante du développement de l’être humain. Ils apparaissent de façon chronologique et sont amenés à « s’intégrer » et donc à disparaître. Ils sont essentiels à notre développement tant au niveau postural, cognitif qu’émotionnel. Cette activité motrice primaire de l’enfant est la source de son développement sensori-moteur et cérébral, qui à son tour, devient la fondation pour ses futurs mouvements intentionnels, ses apprentissages et enfin son développement intellectuel et émotionnel. Chaque réflexe développe une capacité sensorielle, cognitive et motrice avec les connexions neuronales nécessaires.
Les réflexes qui ont été intégrés ne vont réapparaître que lorsque que nous en aurons besoin (chute, peur…). Mais certains réflexes, pour différentes raisons (traumatismes, motricité contrôlée, vie intra utérine ou accouchement compliqué, environnement…), ne vont pas s‘intégrer. La non intégration de certains réflexes va créer « un parasitage » dans notre corps et risque de se manifester en situation de stress ou d’apprentissage. Cette non intégration va surcharger notre système nerveux et donc réduire sa disponibilité.
Il est possible de mettre en place des schémas de compensation aux réflexes non intégrés, afin de contrôler de façon consciente le réflexe dans certaines situations, mais ceci va demander beaucoup d’efforts, d’énergie et ne va pas laisser de disponibilités pour d’autres tâches, tels que les apprentissages, les relations, les émotions… Ces stratégies vont se mettre en place afin de permettre à la personne d’essayer de trouver une sensation de sécurité, ainsi on peut voir très souvent des enfants enrouler systématiquement leurs jambes autour de leurs pieds de chaise, ou s’asseoir à califourchon avec une jambe repliée sous les fesses, etc…
Quelques signes évocateurs de réflexes non intégrés chez l’enfant et l’adulte : manque de concentration, difficultés à tenir en place, maladresse, envahissement de l’espace des autres, hyperactivité, émotivité, angoisses, rêverie, tenue du crayon très serré, difficultés pour faire du vélo, phobies, difficultés d’organisation, énurésie, dys en général, raideurs tensions musculaires, colères, peurs…
« Les réflexes des nourrissons influencent le développement moteur du nourrisson et ce dernier est d’une importance cruciale pour le développement du cerveau, pour les processus mentaux et intellectuels de la vie future de l’individu. Non seulement les réflexes archaïques constituent la base neurologique pour développer le contrôle de nos mouvements, mais ils sont importants car ils nous protègent et nous aident à survivre dans des situations de stress »
S. MASGUTOVA